"Un entraînement à être, à commencer, à partir de quelque chose ou de quelqu'un et non le dos au vide". Penser la transmission avec Françoise Collin.
Emissions radio, sites, journaux, blogs : on assiste en ce moment à une floraison d’initiatives destinées à mettre en valeur les actions ou les œuvres féminines et féministes d’hier et d’aujourd’hui.
Dans un texte fondateur publié en 1986 dans les Cahier du GRIF, la philosophe belge Françoise Collin a mis en lumière l’importance de la transmission d’un héritage féministe – c’est-à-dire d’un d’héritage de luttes, d’expériences, de savoirs et de pratiques récoltés et amassés par les femmes de génération en génération, mais aussi d’une mémoire du vécu des femmes. Retour sur les enjeux de la transmission, à l’aide de cette pensée lumineuse et intemporelle.
« Que seront les femmes de l’an 2000 ? cette interrogation sociologique se double d’une interrogation éthique et politique : que voudrions-nous leur léguer, que voudrions-nous qu’elles retiennent de ce que nous-mêmes avons compris, réalisé ? Et encore : que peuvent-elles retenir dans le contexte qui est le leur ? Que peuvent-elles entendre de nous, et comment ? ». Françoise Collin, « Un héritage sans testament », in Les Cahiers du GRIF, n°34 (1986), « Les jeunes. La transmission », Éditions Tierce, p. 81.
L’héritage de nos mères est un trésor à conserver, à prolonger, à questionner. L’Histoire recèle des germes d’inspiration pour penser l’avenir[1]. Ni vaine nostalgie, ni conservatisme stérile mais l’opportunité de mieux se positionner et d’éviter que, sous couvert d’un fantasmagorique « progrès » soi-disant linéaire et spontané, le désir d’un avenir différent se meure.
Il est temps, toujours temps, de reconnaitre ensemble le chemin parcouru et celui qu’il reste à faire. De maintenir la garde, non pas par gout du conflit, mais parce que, réellement, les femmes, en tant que femmes, encourent encore aujourd’hui le risque d’être malmenées, opprimées dans leur corps et limitées dans la possibilité qu’elles ont de vivre une vie libre, épanouie et autonome et d’accéder à toutes les ressources qui pourraient le leur permettre.
Les assauts antiféministes ne faiblissent pas et la menace grandit de voir certains acquis menacés et réduits à néant, comme l’indiquent – notamment ! – les récurrentes remises en question du droit à l’avortement. Les témoignages se succèdent chaque jour dans la presse et sur les réseaux sociaux révélant la terrible prégnance du sexisme ordinaire. « Le principe de l’égalité des sexes – escamoté dans la fondation de la démocratie – est affirmé et traduit dans la législation, régulant les rapports non seulement publics mais privés – ce qui ne signifie pas que la réalité suive le principe. [Les] avancées masquent cependant une dissymétrie sociale, économique, sexuelle et symbolique de fait persistante, et le développement de ses formes sournoises »[2] (plafond de verre, disparité des salaires, inégalité dans le partage des tâches domestiques, marchandisation du corps féminin, …) : ce constat formulé par Françoise Collin il y a plusieurs années est malheureusement toujours d’actualité.
Pas question donc de repasser inlassablement le même vieux disque rayé et de jouer les gardes mortifères de la mémoire. Mais plutôt de composer une nouvelle mélodie sans recouvrir les échos de son cheminement.
Ne pas céder au politiquement correct, au convenu, mais être conscient.e.s que l’acquisition de droits et de libertés nouvelles est le fruit de luttes séculaires. Encourager le refus d’une mobilisation amnésique, pour reprendre les beaux mots de Vincianne Despret et Isabelle Stengers, encourager une « mémoire qui soit source de résistance »[3].
Hannah Arendt : re-susciter une tradition contre l’autoritarisme ?
La mise à mal de la tradition est une des caractéristiques des sociétés occidentales contemporaines. Hannah Arendt – philosophe allemande exilée aux États-Unis en 1941 que Françoise Collin a largement contribué à faire connaitre en Europe – est une de celles/ceux à avoir théorisé et développé cette idée, dans les années qui ont suivi la première guerre mondiale. Dans La crise de la culture, la philosophe compare le monde du XXe siècle avec le monde romain antique, où le passé, l’œuvre des fondateurs, est source d’autorité, en ce qu’il est « perçu comme terreau de la tradition et comme ressource pour une histoire à base d’exemples et d’imitation »[4]. On considère que cette autorité conférée au passé a perduré jusqu’au lendemain de la Révolution Française[5], après quoi « le fil de la tradition s’est rompu » pour l’homme moderne : il est devenu « être de l’instant et du présent éphémère »[6], peinant à s’inscrire dans une continuité historique.
« L’autorité reposait sur une fondation dans le passé qui lui tenait lieu de constante pierre angulaire, donnait au monde la permanence et le caractère durable dont les êtres humains ont besoin précisément parce qu’ils sont les mortels – les êtres les plus fragiles et les plus futiles que l’on connaisse. Sa perte équivaut à la perte des assises du monde, qui, en effet, depuis lors, a commencé de se déplacer, de changer et de se transformer avec une rapidité sans cesse croissante en passant d’une forme à une autre, comme si nous vivions et luttions avec un univers où n’importe quoi peut à tout moment se transformer en quasiment n’importe quoi. »[7]
Il ne s’agit pas, derrière ces notions d’autorité et de tradition, de camoufler un discours conservateur, voire fondamentaliste. L’autorité selon Arendt n’est pas synonyme de rapport de domination. Au contraire, souligne la philosophe, « là où la force est employée, l’autorité proprement dite a échoué »[8]. C’est quand l’autorité est en crise que le pouvoir normatif s’accroit[9] : « le pouvoir normatif n’est pas l’autorité [, car] l’autorité requiert toujours l’obéissance mais elle exclut l’usage de moyens extérieurs de contrainte »[10]. Quant à la tradition, elle renvoie au fait de transmettre un savoir (une pratique, une pensée, une doctrine) ou désigne ce qui est ainsi transmis – étymologiquement, tradere signifie « transmettre, remettre; transmettre oralement ou par écrit »[11].
La disparition de l’autorité n’équivaut pas nécessairement à l’oubli du passé, mais plutôt à celle du « fil conducteur dans les vastes domaines du passé », un fil « qui liait chacune des générations successives »[12]. Cependant, elle fait planer un « danger d’oubli » sur les nouvelles générations : oubli qui amènerait à supprimer une dimension fondamentale, « la dimension de la profondeur de l’existence humaine »[13]. Cet « oubli », cette rupture avec la tradition a de nombreuses conséquences. Perte de la profondeur humaine, de la permanence, des assises du monde. Perte aussi, avec la disparition d’un même référent passé, d’un langage dont le sens des mots serait partagé par tous, condition essentielle à l’élaboration d’un projet commun[14]. Selon Arendt, c’est par « l’éducation que nous décidons si nous aimons assez nos enfants pour ne pas les rejeter de notre monde, ni les abandonner à eux-mêmes, ni leur enlever leur chance d’entreprendre quelque chose de neuf, quelque chose que nous n’avions pas prévu, mais les préparer d’avance à la tâche de renouveler un monde commun »[15]. Mais pas besoin d’être sur les bancs de l’école pour « (s’) éduquer » : la curiosité se cultive chaque jour, le partage de savoirs se nourrit continuellement.
Un héritage sans testament
La transmission concerne tous les êtres humains mais prend un sens particulier pour les femmes, qui ont longtemps été tenues à l’écart de l(eur) héritage (matériel, intellectuel, symbolique). Ainsi, à côté de la question de la transmission (tradition prolongée via l’éducation) au sens large évoquée par Arendt coexiste celle de la transmission d’une histoire ou de savoirs de femmes. Pas « féminins » en ce qu’ils seraient attachés à une essence éternalisée de « La Femme », mais attachés aux femmes parce que historiquement créés, initiés, développés par elles.
Dans un texte fondateur publié en 1986 dans les Cahiers du GRIF[16], Françoise Collin a mis en lumière l’importance de la transmission d’un héritage féministe – c’est-à-dire d’un d’héritage de luttes, d’expériences, de savoirs et de pratiques récoltés et amassés par les femmes de génération en génération, mais aussi d’une mémoire du vécu des femmes. La transmission de cet héritage a de nombreuses implications : identitaires, symboliques, politiques. Une dimension fondamentale de la transmission est, me semble-t-il, le rapport qu’elle entretient avec le vivant (ou l’acte d’exister) et l’acte de résister.
Loin de perpétuer des principes aveugles qui seraient autant de camisoles poussiéreuses, la transmission d’un héritage, à condition que celui-ci soit choisi et pensé, sans cesse re-créé, peut initier et soutenir l’acte posé dans le présent, pour l’avenir. La transmission est une impulsion donnée à l’acte créateur. Elle est source de force et de courage. Elle est « un entrainement à être, à commencer, à partir de quelque chose ou de quelqu’un et non le dos au vide »[17]. Tandis que l’histoire est un « travail rétrospectif, travail d’excavation et de résurrection de ce qui a été et qui est indûment enfoui », la question de la transmission est une question posée à la pratique éthique et politique : « il s’agit de constituer dans le présent les conditions de possibilité d’une filiation symbolique des femmes, à laquelle tout le système socio-culturel fait résistance »[18].
C’est ce mouvement que Virginia Woolf enclenche dans les Trois guinées (1938)[19], en cherchant à s’inscrire et à se situer par rapport aux générations de femmes qui l’ont précédée. Cette quête est à la fois un garde-fou et un moteur à sa pensée :
« Il s’agissait pour elle de se situer elle-même, activement : non pas « une femme » qui se trouve appartenir à une famille qui avait les moyens de lui donner une éducation privée, « à la maison », mais la descendante de toutes ces femmes dont on n’attendait rien d’autre que ce qui est demandé à une maitresse de maison, épouse et mère, et qui, sourdement, obstinément, bravant le ridicule et de manière parfaitement désintéressée puisqu’elles ne pouvaient nourrir aucun espoir de carrière ou de reconnaissance publique, ont résisté à l’objection doucereuse de leur père, « mais ma chérie, tu ne manques de rien… ». Ces femmes qui ont cherché par tous les moyens à créer et à vivre. Se dire fille de ces mères, ou de ces tantes restées vieilles filles, c’est se fabriquer « une mémoire ancestrale », dont on pourra dire qu’elle est fabulée, mais à qui Woolf demande la force de résister, de ne pas céder au consensus »[20].
La transmission, souligne Françoise Collin, est « un travail de relation, prélevé sur le vivant », c’est-à-dire qu’elle « exige une double activité : de la part de celle qui transmet et de la part de celle qui accueille la transmission »[21]. Ainsi, « c’est aux nouvelles qu’il appartient de déterminer si elles veulent de l’héritage et ce qui, dans cet héritage, les intéresse. C’est aux anciennes qu’il appartient d’entendre la demande, d’infléchir leur langage vers un autre langage ; en un échange dans lequel chacune restant ce qu’elle est, faisant honneur à son histoire propre, s’adresse cependant à l’autre et écoute son adresse »[22].
Il est essentiel pour les femmes de développer et affirmer une culture commune. Valoriser un héritage, un héritage de luttes, d’acquis et de savoirs, un héritage à réinventer sans cesse, en fonction des enjeux qui se posent dans le présent, propres à chaque génération. D’où l’expression « un héritage sans testament » – sans mode d’emploi – que Françoise Collin emprunte à Arendt, qui l’avait elle-même empruntée à René Char.
« Faire honneur à cet héritage, ce n’est pas le réduire à un objet d’histoire – même si l’inscrire dans l’histoire est important -, mais l’assumer et le réactiver en nouveaux termes, qui sont ceux d’aujourd’hui, dans d’autres conjonctures, et par des initiatives inédites. Pour ne pas devenir lettre morte, l’héritage doit être traduit en langues nouvelles, qui sont le ciment de la constitution d’une tradition. » [23]
Mettre au jour une génération symbolique
Françoise Collin parle de « génération symbolique » et appelle à (re)construire, perpétuellement, des parentés entre les femmes qui soient d’un autre ordre que celui de la biologie.
« Créer une génération symbolique, c’est éluder le caractère oppressant, déterminant de la génération biologique – ou plutôt de ce que la structure patriarcale en a fait – en créant des familles d’esprit, en favorisant des rapprochements incongrus : une « famille » qui se réinvente et se remodèle en fonction du désir, une parenté de la langue au lieu de celle du sang ou de la loi, qui s’accomplit « en voyageant à travers les mots ou les images »[24].
L’importance de ce champ symbolique ne se pèse pas seulement en matière de « culture » mais est intrinsèquement lié au possible bouleversement de la hiérarchie des sexes. Ce champ symbolique n’est pas un « à côté du politique » mais « le souffle même du politique comme du philosophique, l’élan qui permet le cheminement d’une vie »[25] car « prendre la parole, […] constituer un espace symbolique, être sujets de culture est [(…) pour les femmes] un enjeu capital, seul susceptible de modifier profondément le système de rapport entre les sexes »[26].
Nouvelles vagues ?
On assiste en ce moment à une véritable floraison de blogs, de sites, d’émissions de toutes sortes consacrés aux enjeux du féminisme, à l’art et à l’histoire de diverses figures féminines. Il faut espérer que cette nouvelle vague ne soit pas seulement l’effet d’un phénomène de mode, mais plutôt le signe que les femmes de cette génération s’attèlent à tisser des liens entre elles et leurs prédécessrices et à poser des bases solides à cette génération symbolique.
Françoise Collin constatait déjà, en 1986 : « on voit bien qu’un certain monde vacille sans percevoir exactement les contours de celui qui émerge […]. Ce qu’on nomme la crise est une crise, mais ce n’est pas qu’une perte, c’est aussi un creuset »[27].
C’est pourquoi il est primordial d’encourager ces initiatives, de pousser les femmes à s’engager les unes vis-à-vis des autres, du passé vers le présent et du présent vers l’avenir, en se demandant : comment voulons-nous vivre ? Dans quel genre de monde ? En favorisant quels types de liens ? Ces questions sont au cœur du/des féminisme(s) – quoi qu’en disent ses détracteurs qui voudraient limiter ses implications à des guerres stériles et des crêpages de chignons.
Quelques récentes initiatives à suivre
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Pour citer cette analyse :
Héloïse Husquinet, " Un entraînement à être, à commencer, à partir de quelque chose ou de quelqu'un et non le dos au vide" Penser la transmission avec Françoise Collin.", Collectif contre les violences familiales et l’exclusion (CVFE asbl), décembre 2017. URL : https://www.cvfe.be/publications/analyses/96-penser-la-transmission-avec-francoise-colin
Contact :
Avec le soutien du Service de l’Education permanente de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Wallonie.
Notes :
[1] Voir : BASCHET J., « L’Histoire face au présent perpétuel. Quelques remarques sur la relation passé/futur », in HARTOG F., REVEL J. (dirs.), Les usages politiques du passé, Paris, Éditions de l’École des Hautes Études et Sciences Sociales, 2001, p. 54-74.
[2] COLLIN F., « Le féminisme pour quoi faire ? Genèse et formes d’un mouvement », in La Revue Nouvelle, n°11 (novembre 2004), p. 13.
[3] DESPRET V., STENGERS I., Les faiseuses d’histoire. Ce que les femmes font à la pensée, Paris, La Découverte, 2011.
[4] HARTOG F., « L'autorité du temps », in Études, 2009-7 (Tome 411), p. 51-64, [En ligne], http://www.cairn.info/revue-etudes-2009-7-page-51.htm
[5] À témoin cette phrase de Tocqueville (1805-1859), philosophe, homme politique et écrivain française, qui, constatant la perte de l’autorité, s’exclame au début du XIXe siècle : « Quand le passé n’éclaire plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres ». Cité par Ibidem.
[6] DEMANZE L., « Un héritage sans testament », in JONGY B., KEILHAUER A., Transmission/héritage dans l’écriture contemporaine de soi, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2009, p. 227.
[7] ARENDT H., La crise de la culture, Gallimard, 1985, Collection « Idées », p. 126.
[8] Idem, p. 128.
[9] Sur la crise de l’autorité au profit des dispositifs de contrôle et de domination de la société post-moderne, voir ABELHAUSER A., GORI R., SAURET M.-J., La folie Évaluation. Les nouvelles fabriques de la servitude, Paris, Mille et une nuits, 2011 ; GORI R., De quoi la psychanalyse est-elle le nom ? Démocratie et subjectivité, Paris, Denoël, 2010.
[10] ABELHAUSER A., GORI R., SAURET M.-J., La folie Évaluation. Les nouvelles fabriques de la servitude, Paris, Mille et une nuits, 2011.
[11] « Tradition », in Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, [en ligne], http://www.cnrtl.fr/etymologie/tradition
[12] ARENDT H., Op. cit., p. 124.
[13] Idem, p. 125.
[14] Voir notamment : PINGEOT M., « Pour mieux saisir la post-vérité, relire Hannah Arendt », in The Conversation, 20 janvier 2017, [En ligne], http://theconversation.com/pour-mieux-saisir-la-post-verite-relire-hannah-arendt-71518.
[15] ARENDT A., Op.cit.,
[16] COLLIN F., « Un héritage sans testament », in Les Cahiers du GRIF, n°34 (1986), « Les jeunes. La transmission », Éditions Tierce, [En ligne], http://www.persee.fr/doc/grif_0770-6081_1986_num_34_1_1707
[17] COLLIN F., « Un héritage sans testament », in Les cahiers du GRIF, vol. 34-1 (1986), p. 86.
[18] Idem, p. 88.
[19] WOOLF V., Trois guinées, Dijon, Les presses du réel, 2012 [1938].
[20] DESPRET V., STENGERS I., Op. cit., p. 26-27.
[21] COLLIN F., « Un héritage sans testament », in Op. Cit., p. 86.
[22] Idem, p. 87.
[23] Collin, « Le féminisme pour quoi faire ? Genèse et formes d’un mouvement », in La Revue Nouvelle, n°11 (novembre 2004), p. 24.
[24] COLLIN F., « Un héritage sans testament », in Op. Cit., p. 88.
[25] LASSERRE A., « Françoise Collin et la pensée de l’écriture », in Françoise Collin : L’héritage fabuleux. Sextant. Revue de la structure de recherche interdisciplinaire sur le genre, l’égalité et la sexualité, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2016-3, Numéro coordonné par LORIAUX Stéphanie et PLATEAU Nadine, p. 78.
[26] LASSERRE A., « Françoise Collin et la pensée de l’écriture », in Op. cit., p.78.
[27] COLLIN F., « Un héritage sans testament », in Op. Cit., p. 84.