Penser contre la notion de " profil-type " : Défense d'une approche politique des violences conjugales
Il est tentant de vouloir déchiffrer le monde et les relations sociales via l’analyse de la psychologie des personnes et des responsabilités individuelles. Après tout, il semble que ce soit le niveau de réalité auquel on ait le plus facilement accès. Celui, également, qu’on a le plus de chance de transformer.
Dans cette analyse, nous voulons pourtant opposer à la logique du diagnostic et de l’étiquette posée sur des individus une façon d’appréhender les faits sociaux, et plus particulièrement les violences conjugales, qui prenne en considération le contexte qui les entoure et l’histoire dans laquelle ils prennent place.
1- Enjeux
Le travail de fin d’études (TFE) en criminologie d’une étudiante liégeoise passée par nos services il y a peu, cherchait à repérer des traits de tempérament et de caractère qui pourraient « participer au maintien et au renforcement du processus de la violence »[1]. Cette démarche, puis la lecture du texte en question, ont fait surgir des réflexions que nous souhaitons partager – sans par ailleurs critiquer cette recherche dont la qualité est évidente.
Existe-t-il un profil psychologique commun aux femmes victimes de violences conjugales ?
On peut d’emblée répondre à cette question par deux hypothèses. La première est qu’un tel profil n’existe pas – ce que le TFE à l’origine de cette analyse tend d’ailleurs à confirmer. Et la seconde est que cette recherche d’un profil censé permettre d’anticiper sur les risques de subir des violences… risque surtout de stigmatiser les personnes et s’inscrit dans une logique plus large de catégorisation (d’étiquetage) des humains et de psychologisation/psychiatrisation des problèmes relationnels et sociétaux.
Or, une démarche d’éducation permanente appliquée aux violences conjugales se doit de questionner les phénomènes d’étiquetage et les processus qui rendent invisible la dimension relationnelle et sociétale de ces violences. C’est pourquoi, après avoir ciblé les motifs et les inconvénients d’une approche par « profil type », nous tenterons de proposer une autre approche des processus de violence conjugale, qui puisse combiner analyse clinique (basée sur l’individu) et analyse politique (prenant en compte l’environnement sociétal et relationnel).
2- Pourquoi une approche par profil-type ?
Il est tentant de se questionner sur les raisons qui poussent telle ou telle « dans les bras » d’un « homme violent » et, plus encore, à y rester. Cela paraît logique, en effet, de se tourner d’abord vers la personne victime pour lui demander « pourquoi ? », puis de chercher à comprendre ensuite ce qu’elle ne peut pas expliquer (ou ce que ses explications ne suffiront jamais à éclaircir) en essayant de débusquer les fonctionnements psychologiques qui lui sont propres et qui élucideront le mystère.
Logique également d’imaginer que les outils d’enquête de la psychologie contemporaine pourront mettre à jour des points communs dans les façons d’être au monde, de croire et d’agir de nombreuses femmes victimes de violences conjugales.
Ces explications d’ordre psychologique renvoient certes à un fonctionnement commun, puisque ces caractéristiques sont partagées avec d’autres femmes, mais pointent surtout du doigt la personnalité des femmes victimes. Le recours à une telle grille de compréhension des violences peut être porté par des intentions louables : par exemple repérer les femmes susceptibles de subir de la violence au sein du couple pour les aider à s’en prémunir, pour leur donner du pouvoir en somme.
Des femmes elles-mêmes pourraient être soulagées de découvrir qu’elles subissent des violences parce qu’elles « sont » anxieuses ou parce que tel trait de caractère est moins développé chez elle que chez la plupart des autres femmes. Peut-être même que dans un premier temps, correspondre à un profil-type pourrait leur procurer une sorte de soulagement, leur permettre d’échapper à la culpabilité que leur situation entretient.
3- Dépasser une approche individuelle de faits sociaux
Pourtant cette piste de compréhension des violences conjugales – du point de vue de la personne victime – est une impasse.
Parce que même quand la recherche de profil psychologique intègre une composante dite « bio-sociale » qui prend en compte les « apprentissages cognitifs et sociaux »[2], la base de la théorie explicative reste la personnalité de la femme victime. « De telles explications sont très fréquentes dans la vie quotidienne. On notera qu'elles consistent, le plus souvent, d'une part à situer l'origine des problèmes et donc aussi le lieu des solutions {c’est nous qui soulignons} dans la nature de la personne ainsi désignée et d'autre part à disculper tant celui ou celle qui procède à une telle interprétation que plus largement le fonctionnement du "système" concerné »[3].
En effet, en privilégiant le niveau individuel pour expliquer une réalité sociale - c’est-à-dire des faits qui impliquent directement plusieurs humains et prennent place au sein d’une communauté plus large - comme la violence conjugale, on risque de se centrer sur les « carences » supposées des personnes et d’éliminer d’autres niveaux de lecture possibles de cette réalité[4].
a) Un outil toujours stimulant : la grille d’Ardoino
Tels ceux mis en évidence par Jacques Ardoino dès 1963[5] en s’appuyant, lui, sur l’exemple de l’école : les niveaux relationnel (dans le cas qui nous occupe : le couple), groupal (les ami-e-s, la famille, les femmes hébergées dans un refuge), organisationnel (les communautés d’appartenance du couple et les relations de pouvoir qui s’y jouent) et institutionnel (le droit et son application, la culture au sens des croyances et valeurs mais aussi les rapports de force et inégalités de genre[6] qui en découlent).
Il ne s’agit donc pas de remettre en question radicalement la pertinence de l’approche individuelle des violences conjugales. Mais plutôt d’affirmer que toute tentative de compréhension et/ou de prise en charge d’une telle réalité sociale devrait prendre en compte à la fois les différents niveaux de réalité mis en lumière par Ardoino…et leur imbrication. Car s’ils sont distincts, ils sont également interdépendants : « ce qui se passe à un niveau peut s'expliquer, au moins partiellement, par ce qui se passe à un autre et avoir des incidences à un troisième.[7] »
Autrement dit, en se contentant d’analyser une situation de violence conjugale, et de mobiliser les personnes victimes, sur un plan essentiellement psychologique, on est susceptible de passer à côté d’autres dimensions déterminantes de la problématique. Et, au final, d’échapper artificiellement à (ou de se protéger de) sa complexité.
Observer une situation de violence conjugale - comme tout autre fait social - dans sa complexité passe alors par un regard élargi, par une attention portée non seulement sur les personnes impliquées ou sur leurs interactions mais sur les éléments de contexte (les niveaux groupal, organisationnel et institutionnel) et d’histoire (d’un côté, la longue histoire des relations femmes-hommes, et de l’autre, l’histoire singulière des personnes elles-mêmes).
b) Rendre sa place au contexte
Les femmes concernées, avant d’être victimes de violences, sont confrontées à « la force oppressive du monde tel qu’il est ». C’est-à-dire qu’elles sont, comme chaque être humain, orientées dès la naissance (et même dès avant la naissance, dans les représentations et attentes de leurs parents) vers certains types de comportements et bercées dans certaines croyances concernant leur place et leurs rôles qui, le plus souvent, favorisent le maintien de ce « monde tel qu’il est ». Les stéréotypes qui le caractérisent, et se renouvellent sans cesse si l’on n’y prend garde, contribuent à entretenir les différences - sur le plan de la race, de la classe, de l’origine ethnique, mais aussi du genre - et avec elles les hiérarchies et les rapports de domination entre humains.
De ce point de vue, les mouvements féministes et les études de genre qui les accompagnent continuent de donner des outils de compréhension des phénomènes d’assignation de chacun-e à des rôles genrés - puisque « la norme sociale s’empare de nous et nous dicte d’emblée sa loi »[8] - et des inégalités qui en découlent entre femmes et hommes. Démontrant et rappelant sans relâche que le « privé est politique » et qu’on ne peut se passer d’une analyse des rapports sociaux de domination dans nos tentatives d’appréhension des violences conjugales.
Tout ce travail de mise en lumière (ou de rappel) du contexte qui entoure les faits de violence conjugale ne vise pas à décourager les efforts de transformation du monde ou à nier les espaces de liberté et d’émancipation des personnes et des groupes sociaux. Au contraire, regarder en face les déterminismes sociaux sans leur conférer un pouvoir de fatalité, détecter les rapports de force à l’œuvre et en particulier les frontières symboliques (et quelque fois très concrètes) auxquelles se cognent les femmes parce qu’elles sont femmes doit permettre au contraire de réfléchir aux moyens par lesquels elles peuvent « franchir ces frontières, ou du moins les déplacer, les repousser, afin d’élargir l’espace de (leurs) possibles, de (leurs) libertés »[9]…par exemple au sein de leur couple.
c) Rendre leur place aux histoires
On devine qu’une dimension supplémentaire traverse chacun des niveaux repérés par Ardoino : celle du temps qui passe[10]. Chacun-e de nous et en particulier chaque femme victime et chaque homme auteur de violences conjugales s’inscrit notamment dans une histoire des rapports sociaux entre femmes et hommes. C’est pourquoi toute interaction « est toujours la rencontre de deux, ou de plusieurs, histoires incorporées, de ‘psychismes’ dans lesquels d’anciennes et toujours actuelles ‘hantises’, ou, en tout cas, d’anciens et toujours actuels affects sociaux[11] sont gravés. Ainsi rendre compte d’une interaction, c’est rendre compte de ces histoires qui se trouvent au contact l’une de l’autre et de la manière dont elles se croisent et se réactivent dans l’instant présent. »[12]
Tenter de comprendre les phénomènes de violences au sein d’un couple pour ouvrir des possibles et dégager des pistes de transformation de la situation demande donc de s’interroger sur la relation entre ces deux personnes, sur sa naissance et sa dynamique propres. Et si, oui, une partie de l’énigme des violences conjugales réside effectivement dans leurs psychismes (c’est-à-dire dans leurs façons originales de réfléchir, de ressentir et de vouloir), ces psychismes doivent être considérés comme le fruit d’une construction socio-familiale, elle-même inscrite dans une histoire plus large, celle des rapports de classes, de races et, bien entendu, de genre[13].
Autrement dit, la recherche d’un « profil psychologique de la femme victime de violences conjugales », en espérant évaluer et classer des humains dans une catégorie pré-définie, tend non seulement à sous-estimer leurs capacités à la révolte et au changement mais expose aussi selon nous à un double oubli. Ou plutôt à une double omission. D’une part celle de l’écoute d’une histoire personnelle singulière et donc d’une subjectivité unique toujours potentiellement en recherche de sens nouveau à son existence et, de l’autre, celle de l’attention à l’histoire des communautés d’appartenance de cette personne –de cette femme !- et des rapports sociaux (rapports de force) qui en découlent.
d) Rendre du pouvoir d’agir aux femmes
Mettre au jour et prendre en considération, en plus du point de vue individuel (donc de la personne auteure et de la personne victime), le niveau de réalité interactionnel, groupal ou encore institutionnel permet que la « responsabilité » des violences et les moyens de s’en émanciper relèvent de plusieurs niveaux de réalité. Il devient alors possible de travailler à des logiques de développement du pouvoir d’agir[14] à ces différents niveaux : par exemple en modifiant l’estime de soi sur le plan individuel, les solidarités vécues dans un groupe de femmes ou encore le droit et le suivi de son application en ce qui concerne le niveau institutionnel.
Pareillement, inscrire ces femmes dans l’histoire des femmes (grâce notamment au travail des historien-ne-s, mais aussi à la littérature ou au cinéma) et leur donner la possibilité de raconter leur histoire singulière c’est leur permettre de donner sens autrement à ce qui se joue pour élargir, ici aussi, leur pouvoir de décision et d’action. Dans le cas particulier du couple, c’est oser regarder les liens d’affection qui lient ses membres mais c’est aussi « porter son attention sur la permanence souterraine de la révolte » (ce n’est pas parce qu’on participe à maintenir la relation qu’on n’est pas en même temps révoltée) et nuancer un tableau qui peut, faute de mémoire singulière et collective, donner en même temps « le sentiment d’une incohérence fondamentale »[15] et l’envie de tout expliquer, soudain, par l’approche psychologique et la recherche de profils-type.
Dans l’accompagnement social et socio-culturel des femmes, un de nos défis consiste d’ailleurs à trouver un équilibre dans l’usage de l’histoire singulière et de l’histoire des femmes. Quand on est noyé par la singularité, avec la culpabilité qui peut l’accompagner et les effets parfois contre-productifs d’une posture victimaire, cet équilibre passe par le rappel du contexte et de l’histoire des rapports sociaux de genre. Mais quand ce sont les récits politiques qui prennent le pas sur le récit personnel, il implique de ne jamais oublier qu’on a à faire à une femme unique, dont l’histoire individuelle et conjugale est à nulle autre pareille et mérite d’être entendue - sous peine de perdre le lien qui nous lie à elle ou simplement d’écraser son vécu propre sous l’histoire et les espoirs collectifs au détriment d’une position tout aussi indispensable : celle de l’empathie, de la reconnaissance, en un mot, celle du care.
4- Pour une prise en considération des normes et de ce qui leur résiste
Les réflexions développées dans ce texte mettent en regard deux manières d’appréhender notre monde.
La première s’appuie sur les catégories et la catégorisation, donc sur les profils-types, pour tenter (vainement) de saisir la réalité telle qu’elle est, voire d’anticiper son évolution. Elle concentre le regard sur le niveau individuel, sur « la personnalité », et donc sur le soin à apporter à la personne ou à s’apporter à soi-même. Avec le risque de poser un diagnostic qui peut avoir un impact apaisant mais qui tient à l’écart toute analyse politique de la situation pour privilégier ensuite un accompagnement plus ou moins balisé, prédéfini via protocole : normé.
Une seconde façon de déchiffrer le réel, et en particulier les faits de violences conjugales, a été abordée plus haut à partir des niveaux d’Ardoino. On la retrouve dans certaines formes de thérapie narrative, dans la sociologie clinique[16] ou dans les analyses féministes. Ce qui la caractérise à nos yeux c’est qu’elle sollicite/rend possible de la part des humains un regard critique et ouvert sur un avenir encore indéfini (aussi bien pour les individus que pour les sociétés dont elles-ils font partie et qu’elles-ils participent à transformer).
Pour conclure cette analyse, nous nous appuierons sur deux auteurs, Joann W. Scott et Michael White, issus de disciplines très différentes mais dont nous constatons que les pensées de l’une et les pratiques de l’autre peuvent être complémentaires. Ils vont nous aider à formuler une proposition d’approche des violences qui puisse combiner écoute individuelle et analyse politique, approche clinique et éducation permanente.
Joann W. Scott, historienne américaine, s’intéresse notamment aux différences sexuelles entre hommes et femmes, aux problèmes que posent ces différences aux humains et à la façon dont ils essayent de les régler via les normes de genre. En intégrant certains apports de la psychanalyse à sa réflexion, elle explique que toute tentative de réduire les humains à des catégories ou à des identités précises et arrêtées est vaine puisque chacun-e d’entre nous a une vie inconsciente et des fantasmes qu’aucune norme ne peut complètement entraver.
Joann W. Scott nous invite à toujours prêter attention aux rapports entre l’individu et la norme et en particulier aux relations que les femmes et les hommes entretiennent avec les normes liées à leur sexe biologique. Le vécu psychique des humains, donc celui des femmes victimes de violences conjugales, est étroitement lié à la façon dont ils se débrouillent avec les normes. Dès lors, considérant que le genre est « l’étude de la relation entre le normatif et le psychique »[17], nous faisons l’hypothèse qu’une approche « psy » des violences conjugales qui se voudrait féministe, ou plus largement, sensible au pouvoir d’agir des personnes, doit laisser une large place à cette dimension normative.
C’est ce qu’a fait Michael White, éducateur et thérapeute, jusqu’à sa mort en 2008. A ses yeux l’accompagnement des personnes en souffrance devait toujours allier une écoute curieuse du récit que se font les personnes de leur existence et une mise en lumière des jugements normatifs qui s’y nichent et nourrissent le mal-être et l’injustice. Les pratiques thérapeutiques qu’il a inventées, notamment inspirées de Michel Foucault ou Jacques Derrida, s’intéressent donc moins au fonctionnement psychique à proprement parler qu’à la façon dont les personnes se racontent et aux critères normatifs qu’ils utilisent pour juger leurs activités et celles des autres.
Conscient de la composante politique de son intervention (avec un « p » minuscule, précise-t-il), Michael White insiste sur l‘importance de dévoiler la norme et sa puissance d’évidence pour dénicher, avec les personnes, à la fois ce qu’elles refusent de cette norme mais aussi ce que ce refus raconte de ce à quoi elles aspirent réellement. « Écartant doucement d’un geste les notions de ‘résistance’ et de ‘savoir du praticien’, d’évaluation, de diagnostic ou de profils types {nous soulignons}»[18], il cherche à repérer et « arroser » les récits alternatifs laissés à l’état de friche, les manières de se raconter autrement (à travers des événements « exceptionnels » et donc à première vue non-représentatifs de ce qu’est la personne). Et au cœur de ces récits alternatifs, il propose d’explorer dans le détail comment les activités décrites construisent « une mise en forme du moi et des relations aux autres »[19] qui ne se base plus sur des critères normatifs dominants (par exemple concernant la place de la femme et de l’homme au sein du couple et de la famille) mais sur « des considérations esthétiques et morales non-institutionnalisées », donc sur des valeurs et des croyances plus personnelles, soit « ce que Foucault nommait ‘une éthique autonome de vie’ »[20].
Joann W. Scott et Michael White inspirent une approche des violences conjugales qui évite les pièges de l’étiquetage et d’une lecture individualiste et dépolitisée. Ils le font de deux manières qui se complètent. En accordant une place centrale à la mise en mots et à la critique des normes sociétales qui sous-tendent les situations de souffrance et d’injustice vécues par les personnes (contexte). Et en les invitant à retrouver une prise sur leur vie à travers une attention renouvelée apportée aux récits chaque fois singulier (histoires).
Nous pensons que ce type d’approche pourrait s’appliquer à toute démarche de compréhension des violences de genre qui assume son engagement auprès des femmes (et des hommes) qui en sont victimes et à toute forme d’accompagnement individuel et collectif qui tend vers une émancipation des personnes.
Pour citer cette analyse :
Roger Herla, " Penser contre la notion de "profil-type" : Défense d'une approche politique des violences conjugales.", Collectif contre les violences familiales et l’exclusion (CVFE asbl), octobre 2017. URL : https://www.cvfe.be/publications/analyses/90-penser-contre-la-notion-de-profil-type-defense-d-une-approche-politique-des-violences-conjugales
Contact :
Avec le soutien du Service de l’Education permanente de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Wallonie.
Notes :
[1] El Guendi Sarah, « Etude du profil psychologique de femmes victimes de violences conjugales au moyen du ‘Temperament and Character Inventory’ de Cloninger », Travail de fin d’études, Master en criminologie à finalité spécialisée, Université de Liège, année académique 2015-2016, introduction.
[2] El Guendi Sarah, op.cit., p.24
[3] Pirotton Gérard, « Comprendre les réalités sociales : questions de niveaux », www.users.skynet.be/gerard.pirotton
[4] Bernard Vallerie décrit par exemple « l’hypothèse des carences » comme suit : « grille d’interprétation fréquemment retenue et conduisant à ne s’intéresser qu’aux composantes individuelles de la situation au détriment d’une attention portée aux composantes structurelles », in « Interventions sociales et empowerment (développement du pouvoir d’agir) », L’Harmattan, 2012, p.156.
[5] Ardoino Jacques, « Propos actuels sur l'éducation. Contribution à l'éducation des adultes » (1965) Gauthier-Villars, Paris, cité par Pirotton Gérard.
[6] Le genre que Joann W. Scott définit comme « cet ensemble de règles sociales qui tentent d’organiser les relations des hommes et des femmes dans nos sociétés » (in « De l’utilité du genre », Fayard, 2012, p.92).
[7] Pirotton Gérard, op.cit., p.9.
[8] Eribon Didier, « La Société comme verdict », Champs Essais, 2014 (2013), p.67.
[9] Eribon Didier, ibid, p.161.
[10] Gérard Pirotton parle à ce propos du niveau « d’historicité », en se basant sur Alain Touraine, op.cit., p.7.
[11] L’expression « affects sociaux » signifie que les émotions que nous ressentons en tant qu’individus sont nourries par notre identité sociale. Par exemple, la honte ou la peur sont des sentiments, des « affects », fortement influencés par la façon dont j’ai été élevé-e et qui seront éprouvés à différents moments, dans différentes circonstances selon que je suis homme ou femme, noir-e ou blanc-he, né-e ici ou migrant-e, homo ou hétéro-sexue-lel, …
[12] Eribon Didier, op.cit., p.50.
[13] « L’individu est histoire, d’une part, au sens où son identité s’est construite au départ d’événements personnels qui forment la trame singulière de sa biographie et constituent son héritage (Gaulejac, 1999). Il l’est aussi, d’autre part, en ce qu’il partage des éléments communs à sa famille, à son milieu, à son origine de classe ou ethnique, etc. L’individu-sujet est un produit de la société comme le démontre de longue date la sociologie. Il est aussi acteur et producteur de l’histoire, en ce qu’il est porteur d’historicité, c’est-à-dire en capacité d’intervenir sur sa propre histoire ou, à travers les actions qu’il entreprend, sur son cadre de socialisation voire sur la société. » -Extrait de l’argumentaire de présentation du Colloque « Héritages de la sociologie clinique », septembre 2015, Université de Mons. En ligne : https://portail.umons.ac.be/FR/universite/admin/cerp/congres_colloques/Pages/ColloqueSocioClinique.aspx. Consulté le 4/10/17.
[14] L’approche centrée sur le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités (DPA) a été conceptualisée à l’origine par Yann Le Bossé, professeur titulaire au département des Fondements et pratiques en éducation de l'université Laval à Québec. Son point de vue est présenté dans un texte daté du 12/03/08 intitulé « L’approche centrée sur le développement du pouvoir d’agir : une alternative crédible ? ». Il est disponible à cette adresse http://www.anas.fr/L-approche-centree-sur-le-developpement-du-pouvoir-d-agir-une-alternative-credible_a524.html. Consulté le 18/10/17.
[15] Eribon Didier, op. cit., p.241.
[16] Qui pose comme hypothèse de base que « l’individu est le produit d’une histoire dont il cherche à devenir le sujet » (Vincent De Gaulejac, « La Névrose de classe », 1987).
[17] Joann W. Scott, op.cit., p.13.
[18] Isabelle Laplante, Nicolas De Beer, « Les travaux de Michael White », http://www.pratiquesnarratives.com/-LestravauxdeMICHAELWHITE.html. Consulté le 2/10/17.
[19] Michael White, « Faire face au sentiment d’échec personnel », in Catherine Besnard-Péron, Béatrice Dameron, « Pistes narratives », Hermann, 2011, pp.102-103.
[20] White Michael, op. cit., p.72.