Le projet Corps politiques
Depuis septembre 2021, le service Éducation Permanente s’est lancé dans un projet nommé Corps politiques.
Il vise à nommer les discriminations subies, à revendiquer une juste place dans la société et l’exercice des droits des personnes avec des corps "non-conformes" : gros, âgés, moins ou non-valides...
Toujours en non mixité choisie, leur particularité est de se dérouler entre personnes concernées par la thématique abordée, y inclus l’animatrice.
Guidés par la méthodologie des "intelligences citoyennes” visant à passer du « Je » au « Nous tous et toutes », ces ateliers hebdomadaires ont d’abord fait émerger la parole individuelle avant d’amener une réflexion et une posture collectives.
Ainsi, au départ des discriminations vécues personnellement en tant que femme grosse ou âgée, nous avons identifié des revendications à porter dans l’espace publique et choisi sous quelle forme les faire circuler/diffuser (choisir). Partager avec le grand public
Divers supports ont été choisis pour visibiliser nos corps « dérangeants » et nos revendications :
- La photographie pour la mise en images, en collaboration avec la photographe professionnelle et militante Marjorie Goffart. Des expos se sont déroulées et se dérouleront dans divers lieux en 2022 et 2023
- Le fanzine, un par thématique, pour la mise en mots, accompagnant les expos et disponibles gratuitement sur demande.
- Le slam et des performances scéniques créées ensemble et présentées le 19/02/2023 lors du micro ouvert (Lab Corps et Voix) à l'Armande.
- Le théâtre (projet en construction pour 2024)
Les deux groupes de femmes porteuses du projet se sont dotées d’un nom : les Fatlight pour la grossophobie, les Koko Girls pour l’âgisme (si vous voulez savoir l’origine de ces noms, il vous faudra lire les fanzines).
Impliquées dans chaque étape du processus de création, de décision et de diffusion, elles ont opté pour des photos engagées. Nous avons donc fait le choix de visibiliser des corps réels, non lissés … des photos racontant le réel de nos corps, non retravaillées pour les rendre « acceptables/davantage normés », des images et des mots pour dire les effets néfastes des injonctions et des discriminations dont nous sommes l’objet … dire que nous existons et que nous ne nous en excuserons pas !
2 premiers opus ont déjà été explorés et travaillés : grossophobie (ateliers de réflexion et de production de septembre 2021 à janvier 2022), (âgisme (février à juin 2022)
Ces opus ont non seulement donné lieux aux expos photos et productions précitées mais également à des sensibilisations de publics variés via, notamment des animations et tables rondes organisées autour des expos, des sensibilisations en maison médicale (St Léonard, Herstal), une conférence organisée par la province de Liège dans le cadre des jeudis santé le 27/04/2023, des animations de débats en lien avec la pièce de théâtre Big Up du théâtre Le Moderne, une conférence sur l'âgisme organisée par le CAL Luxembourg le 14/11/2023 à Marche-en-Famenne, .
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Fétichisation
Après l’âgisme et la grossophobie, l’atelier « Corps politiques » fait place à la FÉTICHISATION RACIALE …
Pendant cinq semaines, 8 jeunes femmes racisées ont discuté, trituré, réfléchi et débattu sur ce phénomène plutôt complexe. Leur réunion s’est soldée par un podcast d’une série de 4 épisodes expliquant ce que représente la fétichisation à travers leurs vécus.
Qu’est-ce-que la fétichisation raciale ? Quelle place a-t-elle au sein du cycle « Corps politiques » ? Nos goûts ont-ils nécessairement une raison ou n’aimer que des personnes noires, asiatiques, … serait simplement le fruit du hasard ? Pourquoi ce sujet est-il si important à connaître mais si difficile à comprendre et expliquer ? La fétichisation raciale est aussi un sujet de société lié aux question dé-coloniales et au racisme systémique de nos sociétés occidentales.
Cela étant, entre rires et larmes, prises de conscience et anecdotes cocasses, ce podcast permet de saisir les petites subtilités que renferme le fétichisme racial.
Bravo à Anissa, Axelle, Brenda, Divine, Evelynne, Javique, Laura et Sarah pour leur travail.
Bonne écoute !
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Grossophobie
Grossophobie [nom féminin] : ensemble des attitudes et des comportements hostiles qui stigmatisent et discriminent les personnes grosses, en surpoids ou obèses.Mais encore …. ? Concrètement ?Nous, c’est le collectif FatLight, aussi déjanté et inspiré qu’en colère et prêt à en découdre avec la grossophobie dont nous, ses membres, faisons l’objet. Nous avons choisi ce nom, Fatlight, parce que nous sommes tout sauf light, parce que nous sommes lumineuses. Lumineuses comme sur ces photos militantes que nous avons réalisées en jouant sur l’ombre et la lumière projetée sur nos corps.- Photographe : Marjorie Goffart
- Modèles : Collectif FatlightNotre travail est le produit d’ateliers menés à l’initiative du service Education Permanente du CVFE (Collectif contre les Violences Familiales et l’Exclusion) dans le cadre d’un projet nommé « Corps Politiques », dont la particularité est de travailler sur diverses thématiques entre personnes concernées, et donc ici entre femmes grosses, y inclus l’animatrice (seule la photographe ne l’était pas mais nous sommes tolérantes ). Quant à la mise en mots de nos réflexions, elle est résumée dans le fanzine qui accompagne l’expo et sera disponible gratuitement lors du vernissage.Comme l’énonce Daria Marx du Collectif Gras Politique, gros n’est pas un gros mot et nous souhaitons l’affirmer par notre travail. Nous ne sommes ni rondes, ni pulpeuses, ni fortes et encore moins plantureuses… nous sommes grosses, juste grosses … Si ce terme est aussi négativement connoté, nous tenons à lui rendre sa fonction première, à savoir celle d’un simple qualificatif.A l’instar de l’analyse également disponible sur le site du CVFE (https://www.cvfe.be/pub.../analyses/393-tou-tes-grossophobes), répétez après nous : « nous sommes tous.tes grossophobes » … l’admettre, c’est déjà faire un pas vers le changement…
Le pas suivant réside dans le fait d’admettre qu’il faut lutter contre l’obésité, mais pas contre les obèses. Nous revendiquons notre droit à vivre en paix … tout simplement.Collectif Fatlight -
Agisme
L’âgisme est un type de violence exercée par la société sur les personnes âgées (Nahmiash, 2000). Pour Butler (1969), l’âgisme reflète le profond malaise des jeunes et des adultes d’âge mûr face à la vieillesse.
- Bizzini, L. (2007)Le projet Corps politiques revient avec un nouvel axe de réflexion : l’Âgisme.Venez découvrir notre exposition-photo le 1 octobre à partir de 19h, à notre boutique-alliée Singulières.
- Photographe : Marjorie Goffart
- Modèles : Les KoKo girlsCes réflexions sont résumées dans le fanzine qui accompagne l’expo et disponible gratuitement lors du vernissage mais également sur le blog (https://eprisedeparole.cvfe.be)N'hésitez pas à pousser la réflexion avec les publications du CVFE autour des questions liées à l’Âgisme : https://www.cvfe.be/.../370-le-vieillissement-dans-le...
Lieux qui ont accueilli notre exposition
- Singulières, boutique de vêtements inclusive à Liège : expo grossophobie (avril - mai 2022), expo âgisme (1/10 - 5/11/2022).
- Château d'Oupeye dans le cadre de la Quinzaine pour l'égalité des chances : expo conjointe grossophobie et âgisme (18 - 27/11/2022)
- La péniche l'Armande à Liège : expo conjointe grossophobie et âgisme (14/01/2023 - 19/02/2023)
- Centre Culturel d'Herstal dans le cadre du programme "Femmes en résistance" : expo conjointe grossophobie et âgisme (10/03/2023 - 02/04/2023)
- Désir & Moi, love shop à Liège : expo grossophobie (3/06 - 03/07/2023, avec un dévernissage sur le thème "grossohobie et sexualités), expo âgisme du 28/09 - 28/10/2023 avec un dévernissage sur le thème "âgisme et sexualités")