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Publications
en Éducation Permanente

DOSSIER - Le vieillissement dans le miroir des différences de genre

Clestine

 

Le CVFE a toujours eu à cœur d’interroger de façon critique les phénomènes qui mettent à mal l’égalité entre les femmes et les hommes et mènent à l’exclusion socio-économique et culturelle de certaines catégories de personnes, celle des femmes en particulier. Dans ce dossier, j’examine le regard que posent nos sociétés occidentales sur le vieillissement, et en particulier sur celui des femmes.

Des croyances dominantes (« pour être une bonne mère, il faut que je me sacrifie pour mes enfants »), des imaginaires (comme celui de la vieille sorcière jalouse et vengeresse), des valeurs traversent la société (la jeunesse, l’utilitarisme), notamment via les différents médias, et façonnent des catégories à travers lesquelles les humain∙e∙s se pensent, se perçoivent, se jugent et agissent, donc vivent ensemble. On observe dans ces interactions sociales qu’en général, les individus portent un regard négatif sur la vieillesse.
« L’âgisme » qui se cache derrière ce regard condescendant a été nommé et décrit par le psychiatre et gérontologue américain Robert N. Butler comme « l’ensemble des attitudes, stéréotypes et pratiques discriminatoires envers les personnes catégorisées comme « vieilles » ». Ces pratiques discriminatoires se traduisent par l'exclusion des plus âgé∙e∙s notamment sur le marché de l'emploi, une infantilisation, voire de la manipulation, des violences physiques (maltraitance, négligences, abus sexuels) et économiques.

Dans une 1ère analyse, "L'emprise médiatique : normes et assignations" je cherche savoir si L’ÂGISME DIFFÈRE SELON LE GENRE ?

J’illustre par des exemples comment ce mépris et/ou cette crainte de la société se fixe plus que de raison sur le vieillissement physique des femmes. Pour étayer ce fait, je m’appuierai sur des autrices qui ont également fait apparaître que « les différences de genre et de classe éclairent aussi la façon dont s’organisent les relations fondées sur l’écart d’âge » (Juliette Rennes, Cécile Charlap, Rose-Marie Lagrave, Susan Sontag et d'autres que je citerai au fil des différentes analyses...)

Afin de montrer que, en raison particulièrement du pouvoir des médias sur les représentations sociales, les femmes âgées, plus que les hommes, subissent des injonctions totalement aliénantes du fait d’un certain « male gaze » que je définirai. Que cette hégémonie du regard masculin dessine des frontières entre les femmes qui sont encore « bonnes » ou pas, pour le dire très platement... 

Comprendre comment s’insèrent ces « assignations à » (paraître plus jeunes, plaire encore et toujours…) dans la grande structure patriarcale nous permettra d’envisager des manières de reprendre le pouvoir dessus, d’explorer comment les féminismes peuvent suggérer une insoumission à ces véritables diktats que créent les médias ? 

 

Dans la 2ème analyse, "Lier vieillissement et féminisme dans les coursives animées des habitats coopératifs", ce qui me tient à cœur est de démontrer que ces discriminations âgistes, en plus d’être absurdes (puisque nous en serons à notre tour les cibles un jour), sont injustes et néfastes à la santé non seulement de ces femmes âgées discriminées, mais également à la santé de notre société dans son ensemble. Parce que nous sommes tous∙tes concerné∙e∙s par la nécessité de vivre, mais aussi de « vieillir dignement » qui est un défi d’ordre non seulement éthique mais aussi politique ! Mais aussi parce que ces habitats, s'ils peuvent retarder la sénescence physique de leurs résidentes, peuvent générer des économies plus que profitables pour les budgets de soins de santé !

Or, l’OMS entre autres constate que la pandémie de COVID-19 a exacerbé ces attitudes discriminantes qui ont incité de nombreux états à isoler les personnes âgées contre leur gré, notamment dans les services médicaux et les maisons de repos. Or, des spécialistes démontrent que loin de les protéger, ces discriminations « silencieuses » sont préjudiciables à la santé des personnes âgées du fait de l’augmentation du stress, de la diminution de leur estime d’elles-mêmes, voire d’une moindre volonté de vivre. Et qu’elle conduit également à leur isolement et à leur précarisation, particulièrement dans le cas des femmes âgées -pour des raisons économiques et sociales que j’expliquerai.

Inspirée par une figure telle que celle de Thérèse Clerc, fer de lance de la Maison des Babayagas, mon hypothèse dans cette 2ème analyse est que les habitats coopératifs entre femmes âgées comme alternative aux maisons de repospeuvent être une voie afin de contrer l’isolement et l’affaiblissement mental et physique de ces dernières. Qu’ils peuvent s’avérer, dans notre contexte de crises multiples, des lieux non seulement de mutualisation des moyens (d’acquisition et/ou de location), mais également de convivialité, de rencontres et de projets communs possibles. D’où émergeraient de nouvelles formes et moments d’empowerment permettant aux femmes âgées concernées de dépasser l’impression récurrente d’inutilité qu’elles peuvent ressentir dans une société qui les mésestime.

 

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