Le masculinisme s'invite à Liège
Le Collectif se joint aux questionnements de plusieurs associations féministes, ou plus généralement touchées par les violences faites aux femmes, sur l'organisation d'une conférence de sexologie dont les invités vedettes sont les sexologues et thérapeutes de couple, Yvon Dallaire et Iv Psalti. Ces deux conférenciers sont aussi auteurs et enseignants. Yvon Dallaire est particulièrement connu pour son adhésion aux thèses masculinistes.
Le masculinisme, qu'est-ce que c'est?
C'est un contre-mouvement qui dénonce les « excès du féminisme », et souhaite voir restaurer un ordre social et familial patriarcal ou « traditionnel ». Si la violence conjugale n’est pas le thème annoncé de cette conférence-ci, il nous paraît nécessaire d’éclairer en permanence le discours masculiniste car il s’avance masqué. Dans une approche psychologique qui oblitère les inégalités de genre et qui se focalise sur la complémentarité des partenaires, le masculinisme banalise et légitime la violence des hommes à l’égard des femmes dans les relations conjugales.
Le discours masculiniste est pernicieux : c’est à coups de propos misogynes, de contradictions, de raccourcis trompeurs, de fausses affirmations, d'arguments pseudo-scientifiques, de clichés, qu’il justifie, banalise ou nie la violence conjugale. Il affirme que les hommes sont construits biologiquement, historiquement, culturellement et socialement pour dominer le monde et régir le fonctionnement de la société.
Ce rôle dominant du sexe masculin est « naturel », ce qui justifie la posture hiérarchique contrôlante, et même violente s’il le faut, des hommes dans le couple et dans la société. La femme, par ses comportements inadaptés, est responsable des coups qu’elle reçoit, ce qui alimente la thèse de la coresponsabilité de la violence…
Soutenant que le vrai pouvoir, « le pouvoir occulte » est entre les mains des femmes (ce qui fait penser à la psychologie populaire d’une autre époque), les masculinistes propagent l’idée que la violence masculine a presque disparu, et que les faits de violence conjugale sont des événements isolés perpétrés par des hommes « désaxés », ces événements correspondant plutôt à des « faits divers » qu’à un problème de société, rejetant ainsi l’angle d’approche sociétal qui permet de faire lien avec le continuum des violences sexistes.
Pour de plus amples développements, lisez notre article ci-dessous, qui met en avant l’incompatibilité entre le discours masculiniste et la prévention de la violence conjugale CLIQUEZ ICI